dimanche 23 août 2015

Promenade dans le monde extraodinaire du Jardin du Pellinec

C'est seulement l'été dernier, en 2014, lors d'une pause déjeuner au Tréguier, juste avant de visiter Kerdalo, que j'ai découvert l'existence du Jardin du Pellinec, en apercevant dans une vitrine l'ouvrage qui lui est consacré par son créateur et propriétaire Gérard Jean  : "Le jardin du Pellinec - La diversité en beauté" édité chez Ulmer.

Avant cela, honte à moi, je n'en avais jamais entendu parler. J'avais alors voulu le visiter le samedi suivant, mais le mauvais temps s'en était mêlé et j'étais rentré de vacances un peu frustré.
De retour dans les Côtes d'Armor en juillet dernier, j'ai croisé les doigts pour que le beau temps soit cette fois de la partie pour pouvoir découvrir le jardin du Pellinec ; et je n'ai pas été déçu !





Une fois trouvé le grand portail niché au fond de l'anse du Pellinec, la visite commence par la longue allée qui mène au manoir. L'accueil est assuré par Gérard Jean en personne, qui fournit un plan du jardin et donne quelques conseils de visite en fonction de la saison.

Mes craintes en arrivant étaient que ce jardin ne fasse trop  "jardin exotique en Bretagne", mais dès le portail je m'y suis senti bien. L'harmonie des lieux lui donne un aspect tellement naturel.
Et le jardin est impeccable. Pourtant point d'armée de jardiniers, je crois que l'entretien est assuré par Gérard Jean et son jardinier Glen. Chapeau messieurs.

Le jardin du Pellinec est en fait composé de plusieurs jardins thématiques qui ont été créés au fil du temps. L'aventure débute en 1997 avec la remise en état du manoir. Le premier jardin était constitué des alentours de la demeure bretonne.

La visite commence par le jardin exotique qui a été le deuxième jardin, créé en 1999. Tout de suite nous sommes transporté dans l'univers de Gérard Jean. Des massifs colorés de vivaces (Euphorbes, Coreopsis, Kniphofias...) et graminées (Carex, Hakonechloa...), ponctués de Trachycarpus fortunei, Cordylines et Phormiums, et entourés d'Eucalyptus et d'Acacias. Pour magnifier le tout, quelques plantes focus comme l'Agave franzosinii et le Beschorneria yuccoides avec sa floraison quasi extra terrestre. Le ton est donné.



La visite continue avec l'étang aux Nymphéas, qui fut chronologiquement le quatrième jardin créé.
Ce bel étang n'est pas sans rappeler celui de Giverny, mais bordé d'Astilbes, d'Iris, de Persicarias et de Gunnera, celui-ci a la particularité d'être placé juste en bord de mer. L'eau douce et l'eau salée se font face, et les lieux donnent envie de découvrir ce jardin au petit matin, avec les couleurs du soleil levant sur la mer, la végétation encore pleine de rosée et une faune qu'on imagine en pleine activité.








Le jardin anglais fut le troisième jardin, créé en 2000.
Avec sa grande pelouse entourée de massifs sa structure rappelle celle des English Gardens, mais il fait la part belle aux Rhododendrons, aux Azalées et Hydrangeas, avec une touche d'exotisme apportée par les Trachycarpus notamment et de nombreuses autres plantes "exotiques" dont Gérard Jean a le secret, qui côtoient Acer et autres Cornus controversa.




Le jardin d'Iris est le cinquième jardin, créé en 2002.
Petit écrin sur pilotis pour mettre en valeur les magnifiques Iris ensata, que j'avais personnellement découverts à Tokyo devant un bataillon de photographes japonais qui leur vouent un véritable culte.
Ici malheureusement la floraison de juin était déjà terminée. Le jardin était dominé par la verdure des Gunnera et des Miscanthus.



Le jardin austral fut le dernier jardin créé, en 2004.
Le plus "exotique" avec une grande diversité de plantes australes (Cordylines, Yucca, Chamaerops, Butia...) mis en valeur par une belle sélection de couvre-sols (Thymus, Sedum, Festuca...). L'ensemble est très structuré avec en son centre un cercle de pavés. Une réussite.




L'allée aux rhododendrons
Cette allée d'une centaine de mètres m'a permis de découvrir les feuillages magnifiques des Rhododendrons plus appréciés habituellement pour leur fleurs. J'ai véritablement été conquis par la beauté du duvet de certaines espèces, qu'on appelle le tomentum.
L’association avec des graminées, notamment des Carex, est superbe, ils se mettent mutuellement en valeur, dans une sorte d'harmonie naturelle de couleurs et de formes.


La visite se termine par la prairie aux Magnolias qui malheureusement n'avait pas beaucoup d'intérêt en cette saison.


Durant plus de 2h30 de visite (mais j'aurai pu y rester la journée entière) j'ai eu l'impression d'avoir été plongé dans un monde à part, un îlot de verdure extra-ordinaire dans cette campagne bretonne, avec une végétation luxuriante mais tellement harmonieuse que je ne me suis pas senti en décalage en sortant d'ici. Comme si le jardin du Pellinec donnait l'impression d'avoir toujours été là, niché dans sa baie depuis des décennies.



Au printemps j'avais parcouru le livre de Gérard Jean dans l'optique de cette visite et je savais donc bien à quoi m'attendre à mon arrivée à Penvenan en terme de structure du jardin, de diversité des plantes... "ouais les jardins exotiques c'est pas trop mon truc" :-)
Et bien je dois avouer qu'en repartant par l'allée centrale je n’avais que des superlatifs à la bouche.
J'ai véritablement pris un immense plaisir à parcourir ce jardin. Ce fut pour moi une "expérience" plus qu'une simple visite. Surtout un vrai coup de cœur...



Le Jardin du Pellinec - 1, Pellinec - 22710 Penvenan 
informations : http://www.apjb.org/fr/parcs/jardin-pellinec.html



1 commentaire:

  1. Superbe reportage, grand merci à toi, et dire que je ne l'ai pas encore vu, mais j'ai une tel engouement pour Kerdalo !

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