Pas toujours facile de trouver
le temps de mettre à jour ce blog. Cela fait déjà quelques jours que je voulais
écrire un article sur nos poules pour faire le point sur notre expérience après
3 mois de cohabitation estivale.
Un commentaire de
Claire qui s'interroge sur l'introduction de poules dans son
jardin m'a enfin motivé à écrire cet article.
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Un fauteuil pour deux |
Nos deux jeunes poulettes reçues en juin sont devenues
depuis quelques semaines de vraies poules pondeuses.
Rhody, la Rhode Island acajou, fut la première à pondre vers l'âge de 6 mois. Depuis
quelques jours il était évident que quelque chose allait se passer : changement
de comportement avec quelques gloussements et changement de morphologie avec
l'apparition de la crête. Des signes précurseurs qui ne trompent pas. Moment
émouvant pour notre petite famille que ce premier œuf trouvé dans la paille.
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Premier œuf Rhode Island |
Penny, notre Orpington grise,
n'a commencé à pondre que vers l'âge de 9 mois ; c’est tardif mais normal pour
une Orpington. Désormais elles pondent presque régulièrement leurs deux œufs par jour pour le
plus grand bonheur de notre grande-petite qui s'est mise aux œufs à la coque.
Bah oui, c'est rigolo les œufs à la coque, et tellement bon.
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Dinette en bois et œuf "maison" |
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Vitellus jaune foncé des oeufs "maison" versus celui d'un oeuf bio de chez Biocoop |
Nos deux poules sont désormais inséparables et passent leurs
journées en totale liberté, et adorent jouer au ballon (nan je rigole ;-))
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"Tu veux jouer au ballon ?" |
Côté jardin la cohabitation est moins idyllique qu'il y a
trois mois, mais je ne regrette pas pour autant mon choix. J'adore les voir
gambader collées l'une à l'autre.
Les jardiniers hésitent souvent à avoir des poules dans leur jardin par peur
des dégâts qu'elles peuvent causer. Moi le premier.
Nos poulettes que je trouvais étranges au début car elles ne
grattaient pas, ont découvert et largement testé cette activité en grandissant.
C'est rassurant mais pas toujours de tout repos pour les nerfs du jardinier.
Notre jardin est relativement grand et à de rares exceptions, elles ne grattent
que des endroits sans plantation, donc éloignés, plutôt vers le fonds du jardin
qui est plus sauvage. En fait elles raffolent des espaces en BRF, dans une
moindre mesure ceux paillés avec des tontes d'herbes, qu'elles inspectent et
retournent sans ménagement. Parfois je dois intervenir pour leur dire que trop
c'est trop. Je prends ça avec philosophie et chaque semaine je ratisse les
endroits retournés.
Dans quelques rares endroits où la terre est à nue, elles ont creusé des nids
de poules pour leurs bains de poussière ou se reposer. Je laisse faire si
l'emplacement ne gène pas. La poule a ses habitude, elle y reviendra, cela
évitera d'autres dégâts. Il faut bien leur concéder des espaces.
Sinon elles semblent apprécier ma nouvelle lubie des espaces
herbeux non tondus.
Je crois qu'elles ont enfin compris que la terrasse leur
était interdite. Il faut dire que leur poulailler (pour le moment) est installé
à quelques mètres, alors c’était tentant. C’est que la poule est curieuse et
gourmande.
J'ai interdit dès le début certains endroits par le geste et
la parole (comme pour la terrasse), et si cela ne suffisait pas j'ai placé des
pierres ou des tuiles plates pour les empêcher de revenir. Cela semble fonctionner.
Je pense que les dégâts infligés au jardin dépendent du
caractère de chaque poule. Il n'y a pas de règle en la matière, même si
certaines races sont plus calmes que d'autres. Pensez que si vous les enfermiez
dans un espace restreint, cet enclos du fait du grattage et des fientes
ressemblerait en quelques jours à la surface de la Lune. Donc pas de miracle,
une poule fait des dégâts c'est certain.
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Miam-miam Gazon |
Des poules au jardin c'est surtout pour le jardinier un
entretien et une présence quotidienne :
- Le lever, avec le soleil sinon elles vous font rapidement savoir que vous les
avez oubliées
(si votre poulailler à une fenêtre, prévoir de quoi l'obstruer les jours
de grasse matinée).
- Les repas, deux par jour de préférence, un le matin et un
autre l'après-midi
(La poule est très casanière. Chaque poule a ses préférences et ses habitudes
et elles ont aussi une formidable horloge interne ; les nôtres aiment se faire
entendre des voisins vers 16h30 quasi-quotidiennement).
- De l'eau propre à volonté
(même en période de gel)
- Un ramassage des fientes fréquents sous le perchoir pour
leur confort, et le nôtre
(Je mets du journal que je change tous les deux jours. Direction le compost.)
- Au coucher du soleil, le ramassage des œufs et la
fermeture du poulailler pour la nuit.
- Et bien sûr sans oublier un
ramassage très fréquent des fientes avec une petite pelle sur l'herbe dans les
endroits de passage, si comme nous vous adorez vous étendre dans l'herbe avec
les enfants à la belle saison. "Papa !!! Caca Poule !!"
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Un moment de tendresse ? |
Avoir des poules ce n'est donc pas de tout repos, mais cela
doit rester un amusement et un plaisir. Si c'est vécu comme une contrainte
alors il faut oublier.
Pareil si vôtre jardin est un écrin de verdure, un jardin
anglais digne du Gardens Illustrated. Alors passez vôtre chemin.
Nous avons de la chance, la cohabitation se passe plutôt
bien. Je dirais que le plus contraignant au final ce sont les fientes qui
jonchent le sol.
Sachez enfin que même si la poule est un animal attachant,
ne vous attendez à rien de sa part, elle est surtout intéressée par ...son
estomac.
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...même sous la pluie. |